La plus grosse contribution du FSC est donc dans la prévention du besoin de restauration forestière.
Mais la certification FSC est également utilisée dans les projets de restauration forestière, notamment à travers la certification des plantations.
En outre la nouvelle procédure de certification des services écosystémiques FSC est un outil fondamental pour la restauration des écosystèmes forestiers.

La restauration forestière selon le FSC

La restauration d’un paysage forestier dégradé a pour objectif de renforcer son intégrité écologique et d’améliorer sa productivité et sa valeur économique, ce qui peut recouvrir un vaste éventail d’affectations des sols en plus des forêts. Le point de vue du FSC sur la restauration forestière est pragmatique.

Le FSC a rejoint le Partenariat mondial pour les forêts (PFBC) qui a pour objectif de restaurer 350 millions d’ha d’ici 2030.

Le FSC ne vise pas nécessairement la restauration des écosystèmes vierges et originaux, tels qu’ils existaient avant l’intervention humaine et la restauration forestière ne se limite pas à la plantation d’espèces à croissance rapide ou d’arbres à valeur économique.

Les forêts naturelles ne doivent pas être transformées en plantations.
Cependant, lorsque ces forêts n’existent plus, la certification des plantations établies est possible. Les plantations certifiées FSC fournissent des ressources en bois tout en prenant des mesures spécifiques liées à la protection et/ou à la récréation dans des lieux clés de la biodiversité, à l’amélioration des conditions de travail et des droits des populations autochtones/locales. Ces mesures limitent également l’utilisation des pesticides et interdisent les OGM.

Les éléments liés à la restauration dans les normes de gestion forestière du FSC

FSC demande aux gestionnaires des plantations de considérer le paysage au-delà de leur seule unité de gestion lors de la conception et de la mise en œuvre de leurs activités, avec une disposition prévoyant que « une partie de la zone globale de gestion forestière, appropriée à l’échelle de la plantation et à déterminer selon les normes régionales, devra être gérée afin de restaurer le site jusqu’à un couvert forestier naturel. » La norme exprime également une claire préférence pour l’utilisation d’espèces natives dans les efforts de restauration.

Les nouvelles exigences FSC pour la gestion forestière, adoptées en 2012 et actuellement transformées en normes nationales de gestion forestière FSC, détaillent encore plus la restauration. Les exigences pertinentes pour les plantations restent d’actualité, avec en plus aujourd’hui une exigence plus générale, où les gestionnaires de forêts doivent « préserver et/ou restaurer une mosaïque variée d’espèces ayant des tailles, des classes d’âge, des répartitions spatiales et des cycles de régénération correspondant aux valeurs du paysage alentour, et de façon à accroître la résilience économique et environnementale » .

L’Annexe avec les « éléments du Plan de gestion » résume le type d’activités de restauration attendues, selon la situation de départ, concernant :
Les espèces et habitats rares et menacés ;
Les plans d’eau et zones adjacentes ;
La connectivité des paysages, y compris les couloirs fauniques ;
Les services écosystémiques déclarés;
Les zones d’échantillons représentatives (possédant une valeur environnementale dans leurs conditions naturelles) ;
Les hautes valeurs de conservation.

De nouveaux outils du FSC pour inciter et mesurer les résultats de la restauration: La procédure de certification des services écosystémiques

Le FSC a lancé en 2018 une procédure spécifique de certification des services écosystémiques qui peut être utilisée par les unités de gestion forestière certifiées FSC, sur une base volontaire, pour faire des déclarations supplémentaires spécifiques afin de démontrer les impacts de la conservation et/ou restauration des activités de gestion sur les services écosystémiques.

Qu’entend le FSC par services écosystémiques ?
Les services écosystémiques désignent tous les bénéfices que nous tirons de la forêt, directement ou indirectement, pour assurer le bien-être des hommes : eau, carbone, biodiversité, sol, loisirs. Les forêts rendent de nombreux services à la société comme l’approvisionnement continu et de qualité en eau, la préservation des sols ou la séquestration du carbone. Des populations, des entreprises, des sociétés entières dépendent ainsi des forêts pour leurs matières premières, leur processus de fabrication et la stabilité du climat. Alors que nous essayons de protéger les populations les plus vulnérables des effets du changement climatique, ces services rendus par les forêts sont l’un de nos plus grands alliés. Les services écosystémiques représentent jusqu’à 36 % de la richesse totale de 43 pays à faible revenu (Banque Mondiale).

Les déclarations relatives aux services écosystémiques du FSC renforcent la confiance des gouvernements, des investisseurs, des acheteurs et des entreprises dans les marchés de services écosystémiques.

La stratégie pour les services écosystémiques du FSC a été testée sur 30 sites dans le monde, et notamment 5 sites où l’objectif était la restauration du couvert forestier naturel. Grâce à ces tests, des impacts positifs ont pu être vérifiés sur les services fournis par les bassins versants, la séquestration et le stockage du carbone et la biodiversité. Un site est situé en Afrique en Namibie.

Comment FSC peut-il garantir la préservation de ces services écosystémiques ?
La protection des services écosystémiques est déjà requise pour obtenir le certificat FSC de gestion responsable des forêts. Cependant, nos mécanismes de promotion de rémunération de ces services écosystémiques constituent une solution attractive, qui pourrait permettre de faire entrer de nouveaux acteurs dans la certification. C’est un argument économique supplémentaire pour les détenteurs de certificat de gestion forestière. Cette certification récompense les efforts de nos certifiés en faveur de la lutte contre la déforestation, et aide les communautés à préserver ces forêts qui assurent leur subsistance.

Ainsi le FSC protège et améliore la résilience des forêts et de leurs écosystèmes associés en garantissant leur rôle dans l’offre de services écologiques, en termes de biodiversité, d’eau, de gestion des sols, de l’absorption et du stockage du carbone, et l´amélioration des moyens d’existence pour les populations dépendant directement des forêts.


Exemples de restaurations liées au FSC dans Afrique

En Afrique du Sud, les forêts SiyaQhubeka ont été certifiées FSC en 2002. Elles bordent le site du Patrimoine mondial de iSimangaliso. Depuis cette date, à l’intérieur de la zone certifiée, quelques 4500 ha (env. 17% de la zone certifiée totale) ont été restaurés en forêt de zone humide, laquelle est devenue partie intégrante du site du Patrimoine mondial. Cette approche est un exemple pratique de la plateforme sur les plantations de nouvelle génération, dont plusieurs grandes plantations parties prenantes du FSC font partie.

En Tanzanie, la certification FSC est un outil important pour limiter la dégradation des forêts et favoriser la restauration forestière. L’entreprise Kilombero Valley Teak par exemple est certifiée gestion forestière bois contrôlé depuis 2013.
Une zone totale d’environ 28 000 ha est gérée, dont 70% est constituée de terres boisées autochtones et autres éco- systèmes. Cette zone est sous un régime de gestion stricte de la conservation, qui permet entre autres la restauration forestière.

Au Ghana, FORM International a reçu un prêt de 24 millions de dollars US de la part de la Banque africaine de développement pour la restauration de 3700 ha de forêts dégradées en plantation. C’est la première fois que la Banque africaine de développement soutient un tel projet. L’entreprise a déjà planté 8000 ha de terres dégradées, qui ont reçu la certification FSC. Cette expérience avec la certification FSC et l’objectif de l’utiliser également pour le nouveau projet a permis de s’aligner avec les exigences de durabilité de la banque.

En septembre 2016, les membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont adopté une motion pour soutenir le travail de restauration forestière.

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Sources
1- Citations tirées des Indicateurs génériques internationaux FSC, FSC-STD-60-004 V1-0 EN, 2015. Ces Indicateurs génériques internationaux sont liés aux Principes & Critères de gestion forestière, version 5 de 2012, et les complètent avec des indicateurs qui devront être utilisés mondialement comme base pour les normes nationales.
2 -Critère 6.8
3 - http://www.siyaqhubeka.co.za/page/sustainability