Le rapport documente le travail de centaines de scientifiques issus d'universités, d'organisations de conservation et d'instituts de recherche à travers le monde. Il dévoile une impressionnante variété de nouvelles espèces, incluant des plantes jusqu'alors inconnues, des invertébrés, des poissons, des amphibiens, des reptiles, des oiseaux et des mammifères.
Parmi ces découvertes figurent des orchidées uniques, de nouvelles espèces de café, de grenouille griffue, de crocodile, de poisson électrique, d’hibou, d’araignée, de tortue, et même une espèce de singe connue localement sous le nom de « lesula ».
Ces découvertes illustrent non seulement la richesse du Bassin du Congo, mais également l’urgence de mener des efforts de conservation pour protéger ses écosystèmes fragiles. Surnommé les « poumons de l’Afrique », le Bassin du Congo est le plus grand puits de carbone au monde. Il abrite également la plus vaste tourbière tropicale de la planète. S’étendant sur six pays, sa forêt tropicale assure la sécurité alimentaire et constitue un moyen de subsistance essentiel pour les populations autochtones et locales, tout en offrant un habitat crucial pour les espèces en danger.
Ce rapport s'inscrit dans la continuité du Rapport-Planete-Vivante 2024 du WWF, qui a révélé un déclin alarmant des populations mondiales de la faune, notamment dans les régions tropicales. Alors que l'Amazonie est de plus en plus menacée par des points de basculement dangereux, l'importance du Bassin du Congo n’a jamais été aussi grande.
« Le Bassin du Congo n'est pas seulement un refuge de biodiversité ; il est essentiel au bien-être de plus de 75 millions de personnes qui dépendent de ses ressources pour leur alimentation, leur abri et leur identité culturelle», a déclaré le Dr Martin Kabaluapa, Directeur Régional du WWF pour le Bassin du Congo.
« Ce rapport est un appel à l'action pour les gouvernements, les conservateurs et les communautés, afin qu'ils unissent leurs efforts pour protéger ce patrimoine naturel irremplaçable. Alors que nous célébrons ces découvertes, nous reconnaissons également la responsabilité urgente de préserver cet écosystème vital », a ajouté le Dr Kabaluapa.
« Notre engagement envers le Bassin du Congo est indéfectible », a affirmé Jaap van der Waarde, Responsable de la Conservation pour le Bassin du Congo au WWF International. « Le WWF travaille aux côtés des communautés locales, des gouvernements et des groupes autochtones pour protéger ces écosystèmes. Des programmes d’éco-surveillance à la certification FSC des concessions forestières, notre objectif est de garantir que les générations futures pourront admirer les merveilles du Bassin du Congo. »
Le rapport célèbre également le rôle des connaissances autochtones dans la conservation. Les communautés autochtones, qui cohabitent avec ces forêts depuis des générations, sont des acteurs clés dans la préservation et la compréhension de cette biodiversité. Bon nombre des espèces mentionnées dans ce rapport, bien que nouvellement décrites dans la littérature scientifique, sont connues des communautés locales depuis des générations.
« Depuis des siècles, les communautés autochtones vivent en harmonie avec les forêts. Reconnaître leurs connaissances est essentiel au succès des initiatives de conservation », a déclaré Moïse Kono, Coordinateur des Peuples Autochtones pour le WWF Cameroun. « Il est crucial que leurs voix et leurs droits soient respectés en tant que gardiens de ces terres », a-t-il ajouté.
Le WWF appelle à une action urgente pour protéger la biodiversité unique et menacée du Bassin du Congo. Les gouvernements de la région se sont engagés à placer 30 % de leurs terres sous une forme de protection d'ici 2030, et ils ont besoin d’un soutien pour identifier ces zones et les protéger efficacement. Les aires protégées existantes nécessitent une gestion efficace.
Par ailleurs, une étude récente menée au Gabon et en République du Congo a révélé qu’un plus grand nombre de grands mammifères se trouvent dans les concessions forestières certifiées par le Forest Stewardship Council (FSC), contrairement aux forêts non certifiées. La certification en matière de durabilité s’avère donc être une méthode éprouvée pour protéger la biodiversité tout en générant des avantages économiques pour les communautés et les gouvernements.
Pour plus d'informations, veuillez contacter : Communications WWF Afrique, Fidelis Pegue Manga, Responsable des Communications WWF pour le Bassin du Congo, email : Fmanga@wwfint.org, Téléphone : 237 679233371
Notes aux rédacteurs :
Portée géographique : Le rapport couvre six pays : Cameroun, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Guinée Équatoriale, Gabon et République du Congo. Le WWF est actif dans cinq de ces pays, à l'exception de la Guinée Équatoriale.
Découvertes d’espèces : Le rapport compile le travail de chercheurs issus de divers horizons qui ont découvert 742 nouvelles espèces décrites entre 2013 et 2023, incluant des plantes, des invertébrés, des poissons, des amphibiens, des reptiles, des oiseaux et des mammifères. Chaque découverte souligne la richesse et l'importance écologique du Bassin du Congo.
Signification de « nouveau pour la science » : « Nouveau pour la science » signifie que l'espèce a été formellement identifiée et documentée pour la première fois dans la littérature scientifique. Bien que récemment décrites par les chercheurs, beaucoup de ces espèces sont connues des communautés locales depuis des générations.
Répartition par pays : Les découvertes s’étendent sur six pays du Bassin du Congo :
- Cameroun : 238 espèces
- République Centrafricaine : 25 espèces
- République Démocratique du Congo : 259 espèces
- Guinée Équatoriale : 59 espèces
- Gabon : 262 espèces
- République du Congo : 65 espèces
Espèces par catégorie : Les découvertes comprennent 430 plantes, 140 invertébrés, 96 poissons, 22 amphibiens, 42 reptiles, 2 oiseaux et 10 mammifères.
Menaces principales : Le Bassin du Congo est confronté à d'importantes pressions environnementales, notamment la déforestation, le braconnage, le changement climatique, l'exploitation minière et les conflits entre humains et faune. Ces menaces mettent en danger non seulement les espèces nouvellement découvertes, mais aussi des espèces emblématiques telles que les éléphants de forêt et les grands singes.
Méthodes de recherche : Les espèces ont été découvertes grâce à des recherches de terrain approfondies, incluant la collecte de spécimens, l'analyse génétique et la documentation, souvent en collaboration avec les communautés locales. Le rapport compile le travail réalisé par des chercheurs du monde entier.
Importance du Bassin du Congo comme puits de carbone : Surnommé les « poumons de l’Afrique », le Bassin du Congo est le plus grand puits de carbone au monde, absorbant plus de carbone que l'Amazonie. S'étendant sur six pays, sa forêt tropicale assure la sécurité alimentaire et constitue un moyen de subsistance essentiel pour les populations autochtones et locales, tout en offrant un habitat crucial pour les espèces menacées (Banque Mondiale). Parmi les trois plus grandes forêts tropicales du monde, seul le Bassin du Congo possède encore suffisamment de forêts intactes pour rester un puits de carbone net. La forêt tropicale du Congo séquestre 600 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone par an de plus qu'elle n'en émet, soit l'équivalent d'environ un tiers des émissions de CO2 de tous les transports aux États-Unis (WRI).
Impact écologique de la certification FSC :
Une nouvelle étude, publiée dans Nature le 10 avril 2024, révèle que les forêts certifiées FSC au Gabon et en République du Congo abritent significativement plus de grands mammifères, tels que les gorilles et les éléphants, par rapport aux forêts non certifiées. Cette étude démontre l'impact positif de la gestion durable des forêts sur la biodiversité. Elle met en lumière l'importance de mesures proactives, telles que la lutte contre la chasse illégale et l'adoption de pratiques d'exploitation forestière à faible impact, qui favorisent à la fois la conservation de la faune, la santé des forêts et le bien-être des communautés locales.