L'initiative vise à former des représentants des peuples autochtones pour les aider à mieux comprendre et défendre leurs droits, dans le contexte de la gestion responsable des forêts. Le projet est mené par le FSC en partenariat avec le Forest Peoples Programme (FPP) et est financé par le programme FLEGT FAO-UE.
Bien que les peuples autochtones et les communautés voisines des exploitations forestières représentent un groupe clé des parties prenantes dans les forêts du bassin du Congo, ils sont souvent marginalisés en raison de leur pauvreté, de l'analphabétisme et de la discrimination institutionnelle. Leur capacité d'engager librement des négociations ou des consultations est limitée ce qui les rend susceptibles d'être manipulés, exploités ou influencés.
Le respect des droits des peuples autochtones est l’un des 10 principes fondamentaux du FSC pour la certification de la gestion durable des forêts.
Le programme a débuté fin 2018 par une première réunion de sélection à Brazzaville au Congo qui a réuni 20 candidats de cinq pays du bassin du Congo. Au terme de cette première réunion cinq candidats ont été sélectionnés pour poursuivre la formation. Le programme vise à former une nouvelle génération de défenseurs des droits des peuples autochtones. Un femme-homme.
Les 5 candidats sélectionnés : deux femmes et trois hommes car l’équilibre des genres était également souhaité – se sont retrouvés a Douala, Cameroun du 21 au 29 mai 2019 pour une deuxième session. Celle-ci a porté principalement sur les aspects juridiques et notamment le droit coutumier et le consentement préalable libre et éclairé (CLIP). Les différents moyens de favoriser la participation des communautés comme les modes de partage d'informations, les principes de consultations communautaire et de participation aux processus décisionnels en gestion forestière étaient aussi au programme.
La formation a été dirigée par Olivia Rickenbach, experte consultante du FSC. Elle était assistée d'un avocate du Forest Peoples Programme, Lassana Kone, et de Venant Messant, représentant d'une ONG locale, lui-même membre du peuple Baka du Cameroun. Liberate Nicayenzi, l'une des premières femmes autochtones à avoir été élue au Sénat du Burundi, a également participé à la formation en tant que conférencière invitée.
En octobre 2019, le groupe s'est réuni à nouveau en République du Congo pour une session de formation sur le site de la concession certifiée FSC, CIB Olam à Pokola. Ce module s'est focalisé sur l’apprentissage expérientiel et les participants ont pu mettre en pratique ce qu'ils avaient appris lors des formations antérieures à Brazzaville et à Douala.
Ce projet pilote FSC/FPP fera l’objet d’une première évaluation en 2020. L’objectif est de pérenniser ce programme et de faire du groupe d'experts autochtones une structure permanente dans le bassin du Congo.