En décembre 2019, Le FSC Afrique de l'Est a organisé un « Business Forum » à Nairobi sur le thème du « Appui à la filière du bois et des produits dérivés certifiés au Kenya ».
Au Kenya, il y a encore beaucoup à faire pour promouvoir la certification en matière de gestion durable du bois et de ses produits dérivés.
Aussi, le 6 décembre 2019, le FSC Afrique de l'Est a organisé un « Business Forum » à l'hôtel Serena à Nairobi, au Kenya pour aborder les questions de certification dans le secteur du bois. Le thème précis de la rencontre était « Appui à la filière du bois et des produits dérivés certifiés au Kenya » Le forum a accueilli des représentants d’entreprises du secteur du bois et de l'industrie de la pâte à papier, du papier, de l'impression et de l'emballage ; des acteurs clés des secteurs de la construction, de la construction écologique et de l'énergie ; des propriétaires et gestionnaires forestiers, des organisations non gouvernementales et des partenaires du développement et des institutions gouvernementales clés. Les participants ont échangé sur les problèmes actuels du marché du bois et de ses produits dérivés au Kenya et ont formulé des recommandations spécifiques sur la manière d'accroître la demande de produits certifiés. L'objectif était d’identifier des opportunités commerciales au niveau local et sur les marchés d’exportation.
Il s’agissait lors de ce forum de :
- Sensibiliser les acheteurs actuels et potentiels de bois et des produits dérivés aux avantages de la certification FSC.
- Susciter l'intérêt local et régional et d’ouvrir la voie à la mise sur le marché de produits certifiés.
- Augmenter le nombre de certificats de chaîne de traçabilité au Kenya et d’influencer les politiques kenyanes de passation des marchés publics afin de reconnaître et de systématiser une politique publique d'approvisionnement en bois durable.
Lors des présentations et des tables rondes, le gouvernement kenyan a été invité à montrer l'exemple en certifiant certains de ses domaines forestiers dans le cadre de l’Agence Nationale des Forets du Kenya (KFS) et en soutenant les produits certifiés sur les marchés locaux et internationaux. Mme Zipporah Chebett, représentante du KFS au Forum, a noté que le débat sur la certification s'aligne bien sur ce que le KFS exige pour créer des systèmes fiables de gestion forestière et de chaîne de contrôle comme le stipule déjà la loi forestière du Kenya.
Diverses possibilités d'utilisation du bois certifié dans divers secteurs ont été mises en avant : Les initiatives de construction verte au Kenya sous l'égide de la Kenya Green Building Society (KGBS) ont un grand potentiel pour la certification des projets, comme l'a noté M. Mudhir Ramrakha, membre du comité consultatif de la KGBS. M. Mwaura Kimani, Directeur général de l'East Africa Packaging Industries (EAPI), a fait remarquer que l'EAPI est désireux de s'approvisionner localement en matières premières certifiées, mais que, faute de telles sources, la plupart des matières premières de l'EAPI proviennent de Suède, d'Allemagne et de Russie. M. Sachen Gudka, directeur général de Skanem Interlabels Ltd, une société certifiée FSC qui fabrique des produits d'emballage, a souligné la nécessité pour le gouvernement du Kenya de collaborer avec le secteur privé pour améliorer l'environnement commercial, ce qui à son tour déclenchera une demande locale de produits forestiers certifiés.

Harrison Kojwang, Directeur du FSC pour l'Afrique, a appelé les agences gouvernementales concernées à revoir rapidement leurs politiques sociales, environnementales et économiques ainsi que leurs achats, afin de créer un environnement favorable pour que les produits du bois kenyans soient acceptables sur des marchés plus stricts où l'utilisation du bois et des produits dérivés durables est la norme. M. Kojwang s'est engagé, aux cotés de l’équipe FSC du bureau sous-régional pour l'Afrique de l'Est à poursuivre ses efforts pour le soutien de toutes les parties prenantes concernées dans leurs démarches vers la gestion durable et la certification,
Au terme de la conférence, les principales recommandations du Business forum ont été les suivantes :
- Poursuivre la sensibilisation, la formation et fournir un appui technique solide en matière de gestion forestière et de certification de la chaîne de contrôle dans tous les secteurs concernés.
- Développer des partenariats et une collaboration avec les parties prenantes impliquées et/ou intéressées par la certification forestière et le commerce des produits certifiés.
- Le gouvernement kenyan devra collaborer étroitement avec le secteur privé, les ONG et les partenaires de développement pour créer un cadre politique favorable et mettre en œuvre des politiques spécifiques pour une gestion responsable des forêts et l'approvisionnement en bois et autres produits forestiers responsables.
- Le gouvernement kenyan devrait montrer l'exemple en certifiant ses domaines forestiers et en mettant sur le marché des produits certifiés.
Le Kenya se classe au quatrième rang des économies d'Afrique subsaharienne, avec un PIB estimé à 74,94 milliards de dollars en 2017. Le pays est actuellement un hub d'affaires pour l'Afrique de l'Est et le secteur du bois fait partie des secteurs à croissance rapide. La demande annuelle de bois du Kenya est actuellement estimée à environ 41 700 664,45 m3 alors que l'offre du pays est estimée à 31 372 531 m3 par an (un déficit de 10 328 133m3). La plupart des approvisionnements actuels en bois ne sont pas certifiés et pour certains la légalité de leur origine n’est pas confirmée. Pour inverser cette tendance, le marché kenyan du bois et des produits dérivés doit opérer un changement radical et se tourner vers les chaînes d'approvisionnement de produits certifiés.
Pour plus d'informations, contactez Annah Agasha, Coordinatrice sous-régionale pour l'Afrique de l'Est a.agasha@fsc.org