Le secteur forestier en Ouganda contribue pour environ 4 % au produit intérieur brut (PIB), principalement grâce au bois industriel récolté dans les forêts naturelles et les plantations. Ces mêmes forêts génèrent 61% du revenu total obtenu par le tourisme, grâce aux forêts naturelles luxuriantes du pays.
L'Autorité nationale de gestion de l'environnement (NEMA) estime la contribution économique totale des ressources forestières de l'Ouganda à 1 277 millions USD, ce qui combine à la fois des produits forestiers tangibles et des services écosystémiques.
Malgré l'immense valeur des ressources forestières, l'Ouganda a perdu environ 50 % de sa couverture forestière naturelle en 25 ans.
Cette réduction faramineuse, de 4 880 484 ha en 1990 à 1 829 779 ha en 2015, est principalement due à la croissance rapide de la population, à l'expansion de l'agriculture et au développement des infrastructures. De plus, la perte de la couverture forestière a entraîné une augmentation des émissions de carbone et la perte d'habitats essentiels pour la biodiversité. Plusieurs espèces emblématiques et charismatiques de primates de l'Ouganda sont concernées.
C'est dans ce contexte que la gestion durable du secteur forestier pourrait contribuer de manière significative au développement économique de l'Ouganda, grâce à la demande locale et mondiale toujours croissante de produits et de services produits de manière durable.
Les opportunités de certification des bois transformés, des plantations industrielles et des forêts naturelles en Ouganda
La croissance rapide du nombre de membres de l'UTGA et les réalisations du projet SPGS (Sawlog Production Grant Scheme) démontrent que l'Ouganda dispose d'un fort potentiel pour le développement de plantations sur des terres publiques et privées.
Le développement de la construction en bois peut stimuler de nouveaux investissements dans la sylviculture, la fabrication locale et créer de nouvelles opportunités pour améliorer les moyens de subsistance des populations rurales.
Par ailleurs, le gouvernement central ougandais envisage de réviser sa politique de marchés publics pour inclure l’obligation de n’acheter que des produits forestiers durables (bois certifié et/ou légal). Il s'agit potentiellement d'un moteur de transformation pour la gestion forestière responsable et la certification.
Les zones de forêts naturelles et les terres forestières dégradées en Ouganda offrent une opportunité à la fois pour la restauration et l’exploitation commerciale de forêts (plantations par exemple) par de nouveaux acteurs. Les petits exploitants pourraient également être soutenus pour être inclus dans ces nouvelles opportunités via des aides spécifiques. Ils pourront alors accéder à des marchés pour le bois certifié auxquels ils n'auraient pas eu accès en temps normal. Cette nouvelle donne peut potentiellement contribuer à la réduction de la pauvreté dans un contexte de développement durable.
Le "label de qualité" associé aux normes du FSC aidera l'Ouganda à accéder aux marchés d'Afrique de l'Est et d'ailleurs.
Une économie basée sur la forêt augmentera la capacité de l'Ouganda à respecter ses engagements mondiaux en matière de croissance verte, d'atténuation du changement climatique, de création d'emplois et de réduction de la pauvreté.
Le FSC recherche le soutien de partenaires de développement, d'agences de financement multilatérales, de fondations privées et d'entreprises pour intensifier ses activités en Ouganda et en Afrique de l'Est. Ce soutien servira à l'intensification des programmes de certification de groupe FSC en Ouganda en fournissant davantage de ressources.
• Prêts et subventions pour promouvoir l'expansion du marché pour faciliter l'accès d'un plus grand nombre de producteurs d'arbres certifiés au système de certification de groupe UTGA.
• Formation des communautés locales jouxtant les forêts des zones protégées pour qu'elles participent à la gestion des habitats forestiers afin de permettre le rétablissement de la biodiversité.
• Restauration des paysages dégradés et certification pour services écosystémiques vérifiés dans le cadre de la procédure FSC.
• Financement des petits producteurs afin qu'ils puissent répondre aux normes de qualité des produits pour les marchés du bois et pour les chaînes d'approvisionnement et de valeur.
• Renforcer la capacité des agences gouvernementales et notamment l'Autorité nationale des forêts (NFA), l'Autorité ougandaise de la faune et de la flore (UWA) et les agences gouvernementales pour les accompagner dans la certification des forêts naturelles et les plantations appartenant au gouvernement sous leur gestion.
• Soutenir les réformes politiques et la gouvernance forestière afin de créer les conditions pour les investissements du secteur privé dans la construction en bois et le développement de la chaîne de valeur.