Il est essentiel pour les entreprises d'agir de manière proactive contre la perte de biodiversité et face aux enjeux climatiques en adoptant une stratégie environnementale forte.

Cela joue en première instance sur la préservation et la bonne gestion des ressources naturelles : les entreprises dépendent de ces ressources pour leur production, leur approvisionnement et leur rentabilité. La préservation de la biodiversité, une gestion responsable des forêts et une traçabilité contrôlée des produits forestiers sont essentielles pour assurer un approvisionnement plus responsable. 

Une politique RSE ambitieuse permet également de maîtriser la gestion des risques et les impacts négatifs liés aux activités de l’entreprise.

Face aux exigences réglementaires qui évoluent, comme par exemple avec la récente adoption du Règlement sur la Déforestation de l'UE (RDUE), les entreprises qui ont développé une stratégie RSE forte sont aussi mieux préparés à se conformer à ces règlementations.  

Enfin, adopter une stratégie environnementale solide permet de rester attractif aux yeux des investisseurs et des consommateurs, toujours plus sensibles aux enjeux du développement durable. De plus en plus d’investisseurs et de fonds accordent une grande importance aux critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) lors de décisions d'investissement. Les entreprises ayant des politiques fortes en matière de climat et de biodiversité ont donc un accès plus facile au financement durable. Du côté des consommateurs, les entreprises qui démontrent un engagement concret et vérifié renforcent leur image de marque, ce qui peut conduire à une grande fidélité et une meilleure réputation.

Une fois une stratégie ambitieuse établie, et face à l’urgence d’agir, des actions permettant de contribuer de manière positive à la préservation de notre environnement doivent donc être mise en place. Mais cela doit se faire de manière contrôlée et auditée, afin d’éviter les risques de greenwashing.

Les nouvelles attentes favorisent la lutte contre le greenwashing

L’urgence d’agir et l’envie d’améliorer son image peuvent souvent conduire à des actions de greenwashing, pratique trompeuse par laquelle une entreprise annonce adopter des mesures respectueuses de l’environnement, sans réelle preuve tangible. Les écarts entre les déclarations et la réalité peuvent ainsi créer du scepticisme, et amener certains consommateurs ou parties prenantes à se détourner d’une entreprise.

Campagne SE

Lors d’une récente étude menée sur plusieurs sites internet d’entreprises, l’Union européenne a constaté que près de la moitié des allégations écologiques présentées étaient « exagérées, fausses ou trompeuses » (1). La demande de transparence de la part des consommateurs, notamment, entraîne une surveillance plus stricte de la part des gouvernements. Ainsi, en mai 2023, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié les résultats d’une étude (2) menée en France en 2021/2022 dédiée au contrôle des allégations environnementales utilisées comme argument commercial pour les produits non-alimentaires et les services. Sur les 1100 entreprises contrôlées, un quart sont considérées comme en « anomalie ». Une étude de la Commission européenne en 2020 a également révélé que 53% des déclarations environnementales faites pour des produits et des services dans l'UE étaient vagues, voire trompeuses, et que 40% d'entre elles étaient tout simplement dénuées de substance (3).

Début 2023, la Commission européenne a donc publié une proposition de directive contre la publicité trompeuse et le greenwashing. La proposition exige que toutes les entreprises fassent des déclarations volontaires sur les impacts, les performances ou les aspects environnementaux de leurs produits, de leurs services ou de l'entreprise elle-même, et l’utilisation de termes non définis par l'UE, tels que « respectueux des océans » ou « neutre en carbone ». Partout dans le monde, les gouvernements proposent d'introduire (ou ont introduit) de nouvelles lois et réglementations pour endiguer cette tendance. En France, le Conseil national de la consommation (CNC) a par exemple publié en 2023 un « Guide pratique des allégations environnementales », afin de mieux encadrer l’utilisation de ces allégations. Ce guide rappelle l’interdiction, issue de l’article 13 de la loi AGEC (4), d’utiliser des termes tels que « respectueux de l'environnement », « biodégradable » et toutes mentions équivalentes, car porteuses de confusion et/ou trop globalisantes pour le consommateur.

Les entreprises doivent donc étayer toutes leurs actions en faveur du développement durable par des données vérifiées et contrôlées de manière crédible, afin de prouver leur impact. Mais comment trouver un équilibre entre la nécessité d'agir rapidement et la capacité à fournir des preuves tangibles de l’effet positif des actions mises en place ?

S’engager en faveur des forêts : une double approche

Soutenir la gestion responsable des forêts est un moyen efficace pour les entreprises d'avoir un impact significatif sur la préservation des services écosystémiques.

Les forêts regroupent 80% de la biodiversité terrestre, elles assurent de façon naturelle l’épuration de l’eau, absorbent et stockent le CO2, préservent les sols et leur fertilité. Elles sont également des lieux récréatifs, mais aussi des sources d’emploi et de subsistance pour près d’1,6 milliards d’humains. Ces services, appelés « services écosystémiques », sont essentiels à l’équilibre de notre planète et à notre bien-être.

Campagne SE

Les services écosystémiques fournis par les forêts sont aujourd’hui souvent négligés, les acteurs économiques se concentrant davantage sur les produits forestiers tangibles tels que le bois, le papier, le carton ou encore le caoutchouc, le liège ou la viscose. Pourtant, ce sont ces mêmes services écosystémiques qui font des forêts des alliées de taille pour lutter contre les changements climatiques et la perte de biodiversité. La gestion forestière ne permet aujourd’hui pas de rémunérer directement un gestionnaire et/ou un propriétaire pour le maintien, la restauration ou l’amélioration de ces services, et les bénéfices retirés de la gestion se concentrent essentiellement sur la production de bois.

Pourtant, FSC offre une nouvelle façon aux entreprises et autres organisations de soutenir activement les gestionnaires forestiers qui travaillent au quotidien à la préservation des services fournis par les forêts à la société.

Engagez-vous avec FSC !

FSC défend depuis longtemps l’importance de préserver ces services, pour maintenir des forêts résilientes et en bonne santé. À cette fin, FSC a développé un outil, visant à aider les entreprises à s’engager concrètement dans des projets forestiers, et à utiliser des allégations vérifiées et contrôlées concernant ces projets au sein de forêts certifiées FSC.

Cette « Procédure Services Ecosystémiques », actuellement en cours de révision par FSC International et qui se nommera prochainement « Verified Impact », concerne aujourd’hui déjà plus de 180 projets partout dans le monde. Cette démarche vise ainsi à apporter un soutien financier pour la préservation de 5 services écosystémiques identifiés dans les forêts certifiées FSC (biodiversité, eau, sols, carbone et services récréatifs), et de participer activement à la valorisation des efforts des forestiers qui travaillent pour la préservation des forêts. En échange, les entreprises reçoivent des données vérifiées et contrôlées sur le terrain par des organismes certificateurs, qui peuvent être utilisées dans différents outils de communication afin de démontrer l’impact positif et concret de cette action.

FSC a accompagné déjà de nombreuses entreprises souhaitant s’engager en faveur des forêts grâce à cette démarche. Pour en savoir plus, découvrez les témoignages d’acteurs français engagés et rendez-vous sur la page dédiée de notre site internet ou découvrez des projets à l’international ! 

[1] Commission européenne (2021). Screening of websites for 'greenwashing' : half of green claims lack evidence https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_21_269 (consulté le 26 juillet 2023).

[2] Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (2023). Bilan de la première grande enquête de la DGCCRF sur l’écoblanchiment des produits non-alimentaires et des services : un quart d’anomalies et de nombreuses suites https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/bilan-de-la-premiere-grande-enquete-de-la-dgccrf-sur-lecoblanchiment-des-produits-non-0 (consulté le 17 octobre 2023)

[3] KPMG (2023). Directive sur les allégations vertes - La Commission de l'UE ferme le robinet aux "laveurs de verdure" https://kpmg.com/de/en/home/insights/2023/05/green-claims-directive-eu-commission-greenwashing.html#:~:text=The%20proposed%20Directive%20requires%20all,or%2022climate%2Dneutral%22 (consulté le 5 octobre 2023).

[4] Loi n° 2020-105 du 10 février 2020, relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000041553778.