Dans le cadre d'un accord de concession, la réserve forestière centrale de Kikonda est gérée par Global Woods AG (GW), une entreprise forestière dont la mission consiste à développer des plantations forestières de haute qualité tout en veillant à préserver les intérêts sociaux et écologiques. L'entreprise suit les Principes et Critères du Forest Stewardship Council (FSC) qui mettent l'accent sur une gestion forestière écologiquement appropriée, socialement bénéfique et économiquement viable.

Global Woods AG est fière d'avoir obtenu la certification forestière FSC en 2012. L'entreprise compte aujourd'hui 10 298 hectares certifiés par FSC, dont 8 522,03 ha de plantations dominées notamment par des essences telles que Pinus Caribaea, Pinus Oocarpa, Pinus taeda, Eucalyptus grandis, Maesopsis eminii, Araucaria cunninghamii, Tectona grandis et Melia volkensii, et 1 776,8 hectares de forêts naturelles.

L'entreprise consacre environ 20 % de sa surface de concession à la conservation de la biodiversité. Ces zones sont aménagées sous forme de corridors d'accès avec interconnectivité pour assurer la liberté de mouvement des espèces animales. GW va plus loin pour protéger ses terres certifiées contre les activités illégales, principalement le braconnage et l'exploitation forestière illégale, en sensibilisant les communautés environnantes à la préservation de l'environnement et en organisant des patrouilles forestières assurées par des gardes de sécurité. De plus, GW milite en faveur de l'engagement renforcé et durable des communautés via des actions de sensibilisation à l'environnement, le soutien à l'exploitation forestière communautaire et la promotion de moyens de subsistances durables auprès des communautés voisines. Grâce à ces actions, la pression humaine exercée sur les forêts diminue pour les terres agricoles et les autres activités foncières traditionnelles.

Ces efforts appuyés ont permis de créer un havre de paix où oiseaux et mammifères s'épanouissent en toute sécurité. Grâce au rétablissement progressif de la biodiversité, la forêt abrite 287 espèces d'oiseaux (27 % des oiseaux d'Ouganda) et 30 espèces de mammifères (9 % des mammifères d'Ouganda), alors qu'on ne recensait que 88 espèces d'oiseaux, 16 espèces de mammifères et 119 espèces de végétaux lors de la première étude menée en 2013 par Global Woods AG en vue d'établir des indicateurs de référence pour la biodiversité. Les espèces animales les plus importantes sont le colobus, le guib harnaché et le céphalophe de Grimm. On y recense également des espèces menacées d’extinction telles que le chat doré africain (Profelis aurata), le léopard (Panthera pardus) et le pangolin (Manis Sp.). Les espèces d'oiseaux suivantes sont présentes dans la réserve : le rolle violet, le nicator à gorge grise, le touraco à queue barrée, la grue royale, le bateleur des savanes, l'aigle martial, le perroquet gris, le busard cendré et le circaète brun. Ces espèces cohabitent harmonieusement dans les forêts et dans les plantations, et font l'objet d'un suivi périodique (deux fois par an pour les oiseaux et les mammifères, tous les trois ans pour les végétaux) par le personnel de GW en partenariat avec des instituts universitaires et de recherche.

Participation des communautés et bénéfices obtenus
Le programme volontaire et durable d'engagement des communautés et de préservation de l'environnement mis en place par Global Woods AG à l'attention des communautés voisines a porté ses fruits. Près de 8 400 membres de communautés, parmi lesquels des femmes, des hommes, des jeunes et des étudiants, ont bénéficié de formations à la gestion de l'environnement, créé des associations et des groupes pilotés par des agriculteurs, tels que l'Association communautaire de Nankende (NACOA), l'un des groupes communautaires engagés dans un protocole de protection des forêts avec GW pour protéger de toute forme d'activités illégales les réserves forestières situées à proximité de leurs villages. Ces associations ont également créé des zones boisées sur leurs propres terres, grâce au soutien technique assuré par GW et aux plants que l'entreprise a fournis, contribuant ainsi à restaurer progressivement les zones précédemment dégradées et l'ensemble de l'écosystème. Plus de 500 agriculteurs des communautés environnantes ont reçu plus de 400 000 plants d'arbres grâce auxquels ils sont devenus propriétaires forestiers. Aujourd'hui plus que jamais par le passé, de plus en plus d'agriculteurs des villages voisins adoptent des pratiques de régénération naturelle assistée (plus répandues chez les éleveurs de bétail) sur leurs exploitations.

Les relations entre les communautés et GW se sont également grandement améliorées, stabilisant ainsi les conditions de travail de l'entreprise. Les communautés locales sont donc plus favorables à la préservation de la nature et plus enclines à y prendre part. Elles participent périodiquement à la collecte de données avec GW lors des évaluations régulières de suivi de la biodiversité. Dans le cadre de sa politique de Responsabilité sociale des entreprises (RSE), GW verse un salaire et une rémunération à 300 à 600 personnes travaillant pour l'entreprise et ses sous-traitants, et soutient donc indirectement plus de 2 000 personnes dont elles ont la charge.

Valeur ajoutée grâce à des partenariats et à la collaboration
GW travaille avec des experts de Nature Uganda (http://www.natureuganda.org/) et de l'université de Makerere pour réaliser des évaluations de la biodiversité et consigner les résultats obtenus. « Saw Log Production Grant scheme » et « Sustainable Trade Initiative » soutiennent le travail de GW grâce à des subventions pour promouvoir la conservation de la biodiversité. GW collabore également avec d'autres entreprises forestières ougandaises pour un partage de connaissances et d'expériences scientifiques en matière de conservation. Surtout, l'entreprise a noué des partenariats durables avec les institutions gouvernementales, notamment l'autorité forestière nationale (NFA) et des responsables locaux de certains districts (par ex. dans le district de Kyankwanzi).

Défis et menaces
Des arbres sont encore récoltés illégalement (pour le charbon, le bois d’œuvre et la fabrication de petits poteaux) dans les zones de conservation de la réserve forestière centrale de Kikonda. On relève également d'autres menaces comme le surpâturage, le braconnage et le défrichage à des fins agricoles. L'augmentation constante du nombre de mammifères dans la forêt commence à poser problème aux communautés environnantes, générant des conflits lorsque les animaux infligent des dommages importants aux cultures.
Pour faire face à ces défis, GW a engagé un partenariat avec « Uganda wildlife Authority », une instance chargée de la gestion de l'ensemble de la faune en Ouganda, afin de trouver une solution aux conflits entre les hommes et les animaux. GW est engagée activement dans une démarche de sensibilisation à l'environnement auprès des communautés environnantes, et met en œuvre un programme de soutien aux moyens de subsistance, qui leur est également destiné, en vue d'améliorer les rendements agricoles des terres privées afin de réduire la pression exercée sur la réserve forestière.

Perspectives
La réserve forestière centrale de Kikonda est une destination de plus en plus prisée pour le tourisme ornithologique et l'observation de la faune, ainsi que pour la recherche botanique et zoologique. « A l'avenir, Global Woods AG souhaite protéger et maintenir la biodiversité à son niveau actuel, et si possible, la développer encore davantage. D'autres efforts seront menés pour protéger les espèces animales, en particulier les oiseaux, sur les terres communautaires, grâce à des programmes d'aide aux petits producteurs intégrant des arbres indigènes. Surtout, il est essentiel de continuer à former les communautés aux techniques de culture et d'élevage respectueuses de l'environnement » explique John Mary Kisembo, Responsable du programme de développement durable chez GW.