L’Afrique est le deuxième continent, après l’Amérique du Sud, en termes de biodiversité. On y recense au total près de 20 364 espèces, dont 15 643 animales. Toutefois, près d’un quart de la faune africaine est considérée comme menacée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Cette année, sur un total de 100.000 espèces recensées dans le monde, l’UICN a annoncé avoir répertorié 28.000 espèces menacées d'extinction, hissant le continent africain sur la deuxième marche du podium des continents dont la faune est menacée.

La Journée mondiale des espèces menacées, envers laquelle le FSC renouvelle chaque année son soutien, est l’occasion de rappeler au monde entier l’importance de protéger les espèces en voie de disparition et d’envisager, de manière concrète, comment le faire !
Les causes de l’extinction des espèces sont connues : l'être humain en est le premier responsable. L’utilisation intensive des terres pour l’agriculture et l’exploitation des ressources forestières, la chasse, la pêche mais aussi le changement climatique, les pollutions ou encore les espèces invasives - à l’image des buissons épineux - en sont les principales manifestations.
En réaction, de nombreux organismes partout dans le monde se sont engagés dans la lutte contre la destruction des habitats naturels et les conflits entre l’homme et l’animal. Leur action couplée à celle de la société civile ont permis une prise de conscience de l’intérêt de conserver la diversité. Parmi ces organismes figure le Forest Stewardship Council.
Selon les principes FSC, la gestion forestière a des effets bénéfiques sur les espèces animales et végétales, y compris celles qui sont classées comme menacées et vulnérables par l'UICN. En effet, si les concessions forestières responsables et bien gérées contribuent à prévenir la déforestation tout en maintenant l’exploitation du bois, elles font aussi office de corridors pour la faune.
Le principe 9 de la certification FSC, lié à la préservation des forêts à haute valeur de conservation*, impose également aux gestionnaires forestiers l’identification et la conservation à l’échelle de la forêt des zones considérées comme essentielles pour fournir différents services écosystémiques ou culturels (habitats d’espèces protégées, forêts anciennes, zones de protection contre les avalanches…).
De plus, les concessions forestières certifiées FSC sont également tenues de dialoguer avec les populations des forêts pour leur expliquer, notamment, les bénéfices qu'apporte la gestion forestière durable, et comment préserver la faune et la flore sauvages.
Enfin, la certification FSC exige des concessionnaires qu’ils s’investissent en faveur de la protection des espèces animales, via la mise en œuvre de programmes de lutte contre le braconnage.

Partout en Afrique, les exploitants des forêts certifiées FSC contribuent à la protection des espèces menacées.
C’est le cas en Afrique centrale, au cœur de la région des Bassins du Congo qui offre une biodiversité exceptionnelle : 10 000 espèces végétales – dont 3 000 endémiques – et de nombreuses espèces animales rares mais menacées d’extinction – environ 400 espèces de mammifères. Dans cette partie du continent africain, plusieurs espèces y sont braconnées : les éléphants et les hippopotames pour leur ivoire, vendu à prix d’or, en Asie notamment. L’exigence du label FSC est d’autant plus grande envers les concessionnaires forestiers de l’Afrique centrale que les forêts du Bassin du Congo abritent également l’une des plus grandes populations de gorilles des plaines et de chimpanzés au monde : leur survie dépend en grande partie de la conservation des forêts tropicales.

Ainsi, dans les concessions forestières d'Interholco certifiées FSC en République du Congo où sont dénombrés 70 000 gorilles des plaines de l’Ouest (suivant l’étude WCS/USA*), les forestiers d’Interholco ne prélèvent qu'un arbre pour deux hectares (soit deux terrains de football) en moyenne par an. La concession est divisée en 30 zones différentes, et une seule zone est récoltée chaque année pour permettre aux 29 autres de se régénérer pendant 30 ans. De plus, 27% de la surface forestière totale est protégée de façon permanente pour préserver les arbres, produire des ressources précieuses pour les populations locales - dont les populations autochtones locales - et servir de refuge aux endroits où l'on recense des concentrations élevées d'espèces animales et végétales rares. A noter que toutes ces mesures se sont avérées efficaces pour la préservation des gorilles !

. C’est aussi le cas en Afrique australe, notamment en Namibie qui abrite un tiers de la population mondiale de guépards et où le Cheetah Conservation Fund (CCF), via l’initiative Bushlok, travaille de concert avec le FSC pour préserver le guépard. Cette espèce est aujourd’hui considérée comme vulnérable car confrontée au problème de l'avancée de la brousse, c'est-à-dire de l'expansion excessive des buissons et des arbres.

. C’est encore le cas en Afrique de l’Est et en Afrique du Sud où le
chien sauvage, le chat doré et la grenouille fantôme sont protégés dans les concessions FSC.
En Ouganda, dans la forêt de Kitonda, Global Woods a réservé plus de 20 % de ses plantations certifiées FSC à la conservation de la biodiversité. Dans ces zones réservées, des patrouilles intensives de gardes forestiers sont effectuées pour contrôler l'exploitation illégale des forêts et le braconnage. Ces forêts abritent plus de 20 espèces différentes de mammifères et 300 espèces différentes d'oiseaux dont le chat doré d'Afrique (Profelis aurata), le Singe Colobus noir et blanc (Colobus guereza) et les Porcs de brousse (Potamochoerus larvatus).

En Tanzanie, c’est le chien sauvage d’Afrique, l'un des mammifères les plus menacés au monde, qui trouve refuge dans les forêts communautaires et certifiées de Mpingo. L’espèce est classée « en danger » d’extinction par l’UICN. Le chien sauvage d’Afrique a été victime d’une chasse intensive jusqu’aux années 1970. Pourtant, ni sa viande ni sa fourrure ne sont commercialisées : cette espèce était simplement considérée comme nuisible, accusée de dévorer les animaux d’élevage, de répandre les maladies…

En Afrique du Sud, dans les plantations MTO, certifiées FSC depuis plus de 20 ans, la grenouille fantôme de Hewitt se bat pour sa survie. L’espèce s’est adaptée aux défis de la vie en montagne et a survécu à plusieurs extinctions massives - jusqu'à aujourd'hui. Depuis 1999, le MTO Forestry a financé plusieurs études pour en savoir plus sur ces amphibiens intéressants et évaluer la taille et la distribution de leur population. Ce faisant, le MTO a mis en évidence certaines menaces sérieuses auxquelles ces grenouilles sont confrontées et a mis en place des actions pour les protéger.

A l’évidence, la certification FSC des forêts contribue à conserver la biodiversité. Ce système de certification des forêts met en valeur la gestion forestière écologiquement appropriée, socialement bénéfique et économiquement viable. Les produits issus des bois venant des forêts certifiées FSC est reconnaissable à son logo qui est appliqué sur chaque produit. Le logo garanti que le produit a été fabrique à partir d'une forêt gérée en respectant les règles du développement durable.

Ainsi, en choisissant d’acheter des produits certifiés FSC, les consommateurs encouragent les producteurs et les industries à adopter des comportements responsables et contribuent concrètement à un usage durable des ressources forestières de la planète.

Pour en savoir plus :

Interholco https://www.interholco.com/fr/
Global woods https://uganda.global-woods.com/
MPINGO (MDCI) http://www.mpingoconservation.org/
MTO Plantations https://www.forestrysouthafrica.co.za/wp-content/uploads/2016/06/HGF-PRINT-FINAL.pdf
Cheetah Protection Fund https://cheetah.org/