La motion 65 de l'Assemblée générale du FSC de 2014 exige que les gestionnaires forestiers protègent "la grande majorité" des paysages forestiers intacts (PFI) qui se trouvent dans leurs concessions. La motion a fixé un niveau de protection minimum par défaut de 80% qui pourrait être modifié par les groupes nationaux de développement des normes (GEN). Le groupe de travail régional du Hautes Valeurs de Conservation (HVC) pour le bassin du Congo a proposé 20 % comme étant approprié à l'exploitation forestière extrêmement sélective pratiquée dans la région, dans laquelle bien plus de 90 % de la forêt dans toute zone de coupe annuelle est laissée intacte.
Toutefois, tout en reconnaissant les défis importants que cela posait aux détenteurs de certificats opérant dans les forêts tropicales, le conseil d'administration du FSC a conclu, début 2020, que des seuils aussi bas que 20 % n'étaient pas compatibles avec la stipulation de la "grande majorité" donnée dans la motion 65 et approuvée par les membres du FSC.
Le conseil d'administration du FSC a plutôt recommandé que les groupes de travail proposent des niveaux de protection minimums d'au moins 50 % pour être acceptés ; les normes nationales basées sur des seuils de 50 % pour la République du Congo et le Cameroun passent actuellement par les dernières étapes d'approbation, la norme nationale du Gabon n'étant pas loin derrière. Les règles de protection des paysages forestiers intacts seront certainement un sujet brûlant de discussion lors de la prochaine Assemblée générale, avec diverses motions visant à modifier les exigences de la motion 2014/65 en préparation.
Lors de l'examen de ces motions, de nombreux membres du FSC seront désireux de comprendre quel est l'impact de ces différents niveaux de protection sur les détenteurs de certificats opérant dans les principales zones PFI dans le monde (forêts boréales du Canada et de la Russie, bassin de l'Amazone et bassin du Congo).
Pour y parvenir, la motion 34 de l'Assemblée générale de 2017, parrainée par l'ATIBT, a demandé qu'une série d'études soient entreprises dans le monde entier dans ces sites clés de paysages forestiers intacts, afin d'évaluer les impacts économiques, sociaux et environnementaux de la mise en œuvre des exigences de la motion 2014/65.
Dans le bassin du Congo, le contrat pour cette étude a été attribué à une petite équipe dirigée par FORM International. Ils ont visité la région au début de 2020, rencontrant de nombreuses parties prenantes différentes et collectant des données, et ont soumis un projet de rapport au groupe de travail régional sur les hautes valeurs de conservation en avril. Le rapport est maintenant dans sa phase finale car les consultants réagissent aux commentaires et intègrent les modifications proposées.
Le FSC Bassin du Congo attend que le rapport final soit disponible d’ici quelques semaines pour pouvoir le partager avec toutes les parties prenantes concernées.
Par ailleurs, l’European Sustainable Timber Coalition (STTC) vient de publier sur son site internet un article* sur la problématique des PFI dans le bassin du Congo dans lequel Kim Carstensen, directeur General de FSC clarifie la position du FSC.
Toute personne souhaitant en savoir plus est invitée à contacter Willy Lawyer via fscafrica@fsc.org
*traduction en Francais de l'article.