Rejoindre l'équipe FSC, c'est donc la concrétisation d'un rêve. J'ai travaillé dans la gestion communautaire des forêts naturelles en Tanzanie, mais les concessions et les plantations font à mes yeux partie intégrante du combat mené à l'échelle de la planète pour préserver les valeurs culturelles et la biodiversité des forêts. Pour avoir participé à une démarche de certification, je comprends que cela puisse s'avérer très difficile, et je sais que cela peut donner lieu à des discussions houleuses avec les organismes certificateurs chargés des audits. J'ai également été confronté à quelques frustrations, en découvrant certaines limites à l'action de FSC pour aider les organisations à trouver des débouchés commerciaux pour leurs produits.

Pendant ces premières semaines, je n'ai pas touché terre. J'ai commencé par assister à la réunion internationale du personnel FSC à Bonn, puis à quelques réunions de prise de contact avant de m'envoler pour l'Ouganda, où j'ai eu le plaisir de rencontrer le Ministre de l'Eau et de l'Environnement, M. Sam Cheptoris (voir récit ci-dessous), et participé au lancement du premier standard de gestion forestière en Afrique, approuvé par le Comité Politiques et Normes FSC, dont on connaît l'exigence. J'y ai également appris des informations de première main sur les défis commerciaux auxquels sont confrontées les plantations certifiées FSC en Ouganda, dans un contexte commercial où le statut juridique de la majorité du bois produit reste flou. Je me suis ensuite rendu au Kenya, où j'ai rencontré, entre autres, des représentants de l'industrie de la construction écologique kenyane, qui s'approvisionnent en bois certifié FC provenant de la région lorsqu'ils le peuvent. Il s'agit d'un marché relativement modeste, mais nous pouvons saisir cette opportunité dès maintenant pour commencer à développer le marché des produits certifiés FSC dans la région. Mon emploi du temps ne s'est pas allégé par la suite : je vous écris ce mot du Gabon où je me trouve actuellement pour rencontrer les membres FSC du bassin du Congo et participer à une rencontre d'affaires que nous avons organisée avec nos collègues de FSC Pays-Bas pour faire le lien entre les détenteurs de certificat du bassin du Congo et les nouveaux acheteurs européens. Si tout se passe bien, cette réunion pourrait servir de modèle à l'organisation d'autres événements de ce type.

Ce qui m'impressionne surtout, c'est l'ampleur des défis auxquels est confronté FSC en Afrique, surtout compte-tenu des ressources dont nous disposons ici. Notre équipe est très compétente et incroyablement dévouée, mais peu nombreuse, dispersée sur le continent. Il est peu probable que la situation s'améliore rapidement, il va donc nous falloir faire des choix drastiques, en portant nos efforts sur les initiatives qui auront le plus grand impact sur les détenteurs de certificats actuels et futurs, et sur les principales parties prenantes (c'est-à-dire notamment vous, qui me lisez). J'aimerais que nous fassions en sorte d'être un peu plus réactifs, en nous axant sur la demande plutôt que sur l'offre, et en étant plus attentifs aux marchés des produits certifiés FSC, en Afrique comme dans les pays qui importent des produits forestiers africains. C'est pourquoi j'aimerais savoir quelles sont d'après vous les priorités. N'hésitez pas à m'écrire à l'adresse suivante : s.ball@fsc.org. Dans l'attente de notre collaboration,

Cordialement, Steve Ball