Le FSC a invité ce groupe composé de divers participants à contribuer au premier atelier de mobilisation d'experts de l'Afrique australe et orientale sur la certification des petits producteurs. Cette initiative enthousiasmante est liée au projet d'élaboration de nouvelles approches pour la certification des petits producteurs, une initiative mondiale du programme de politique sociale de FSC International. Ce projet vise à créer un système de certification fondé sur une démarche ascendante afin de tenir compte des réalités et des difficultés auxquelles sont confrontés les petits producteurs du monde entier. Le concept est simple : il s'agit d'établir un système créé par et pour les petits producteurs.
Le groupe de participants était composé de petits producteurs eux-mêmes, de communautés traditionnelles et/ou de leurs représentants, d'organismes de certification, de membres de groupes d'élaboration de normes de différents pays, de responsables de groupes, de consultants privés, d'organisations non gouvernementales (ONG), d'entreprises privées, de représentants techniques d'institutions gouvernementales et de membres du personnel de FSC.
Nous espérions que ces deux jours conduiraient à l'émergence d'idées inédites, de solutions, d'innovations et de nouvelles approches pour développer une certification incluant les petits producteurs qui comblerait le fossé existant dans le système FSC actuel. Nous n'avons pas été déçus !
Des questions d'ordre général ont notamment été posées lors de l'atelier et ont conduit à s'interroger sur la définition de « petit producteur » et sur le fait que le projet de nouvelles approches puisse constituer un nouveau cadre potentiel pour les petits producteurs.
Le risque a fait partie des principaux sujets abordés et le FSC prévoit de tirer des enseignements des exemples existants et d'améliorer les systèmes pour les petits producteurs à partir d'une approche fondée sur les risques.
Lorsqu'il a été demandé aux participants quels seraient les changements qu'ils apporteraient au FSC pour que les petits producteurs puissent en tirer profit, il a notamment été suggéré d'améliorer l'accès aux marchés, de simplifier les processus, d'établir une certification pour tous, de remplacer les concepts d'échelle et d'intensité par le risque et de fournir une assistance technique aux petits producteurs.
Des parties prenantes, telles que Mpingo Conservation & Development Initiative, ont fait part de leurs expériences personnelles en matière de certification FSC, en faisant ressortir des difficultés, telles que les coûts, mais également en concluant que la certification FSC présente de nombreux avantages et est nécessaire. Certaines avancées technologiques, telles que l'utilisation de TransparentForests, ont également été mises en avant, car elles pourraient être extrêmement bénéfiques pour les petits producteurs.
Les échanges du dernier jour visaient à faire ressortir des idées concrètes sur la conception d'un cadre d'un système incluant les petits producteurs et mettant l'accent sur une approche fondée sur les risques. Différents sujets ont été abordés, dont la simplification et l'amélioration de l'efficacité de la certification FSC pour les petits producteurs, la mobilisation des gouvernements, la logistique des évaluations des risques et les modalités qui pourraient faire avancer le projet de nouvelles approches dans les nouveaux cadres et les cadres existants.
Cet atelier fait partie de plusieurs consultations et mobilisations qui seront organisées par le FSC pour trouver des solutions en faveur de la certification des petits producteurs.
Plusieurs points principaux seront développés, dont l'identification et la création d'équipes spéciales dans des domaines clés, la résolution de problèmes à l'échelle nationale, régionale et internationale, le recensement de solutions à court terme (notamment en s'appuyant sur les normes nationales en matière de bonne gestion des forêts) et une stratégie de mobilisation des ressources dirigée par le FSC.
Il a été constaté qu'il fallait améliorer la flexibilité du cadre normatif existant et simplifier les normes et procédures d'accréditation et de vérification. Nous étudierons la possibilité d'utiliser une approche basée sur les risques plutôt qu'une approche basée sur des règles. Le FSC va établir une collaboration avec la Rain Forest Alliance/le SAN concernant leur démarche d'amélioration continue pour déterminer de quelle manière il pourrait l'adopter. Il est envisagé d'examiner de manière plus détaillée la possibilité d'utiliser la technologie en tant qu'outil de gestion de l'information et d'aménagement du territoire.
Il ressort clairement que la plupart des utilisateurs ne comprennent pas complètement le système FSC. À court et moyen terme, le FSC a établi que la formation constituait une intervention essentielle pour promouvoir le transfert et le partage de connaissances entre utilisateurs du système FSC dans les sous-régions concernées d’Afrique.
Les participants à l'atelier ont fourni des commentaires très positifs et nous sommes enthousiastes à l'idée de poursuivre dans cette voie !
"En tant qu'intervenant externe à cet atelier, j'ai été réellement frappé par la similitude des difficultés auxquelles sont confrontés le FSC et de nombreuses chaînes d'approvisionnement et autres programmes de certification pour adapter leur certification aux petits producteurs. Je pense que nous pouvons tous apprendre les uns des autres et que les idées qui ont émergé de nos discussions, telles que l'utilisation d'approches basées sur les risques ou l'adoption d'une perspective à l'échelle des paysages ou des juridictions, sont toutes des idées qui pourraient être généralisées dans le domaine de la certification forestière. Je suis ravi de jouer le rôle de point de contact, à l'avenir, entre le FSC, Proforest et le partenariat SHARP."
Tony Hill, Proforest